top of page

Hôpital psychiatrique le Roggenberg, Alsace - 2015

Le parti pris du reportage est celui de ne pas montrer les visages pour respecter l'intégrité des personnes et de raconter des histoires de bouts de vie, de montrer l'enfermement parfois forcé, parfois voulu.

Certains y sont depuis de longs mois, certains n'y restent que quelques semaines, d'autres y font des aller-retours à la suite d'une nouvelle crise de schizophrénie, de paranoïa ou autre.

Il est facile d'imaginer les "folies" comme des différences notables entre les êtres humains. Il est plus difficile de s'imaginer qu'une grande majorité des personnes "internées" le sont à la suite d'un choc psychologique violent, d'une maladie ou d'un traumatisme existentiel, et que personne n'est à l'abri de telles conséquences.

L’Homme a peur de l’inconnu, de la différence. Il pose un regard sur ce qu’il ne connaît pas proche du dédain. Sa peur lui empêche l’objectivité et l’enclin à un jugement dont il ne connaît pas la cause, sauf la peur de l’inconnu.

 

Malades psychotiques – bipolaires – schizophrènes – névrotiques – paranoïaques – dépressifs. Des mots qui font peur, et pour cause, ils sont entourés de mystère, d’inconnu, que parfois la médecine elle-même n’arrive pas à déchiffrer, à comprendre, à contenir. Et l’inconnu, pour le commun des mortels, pour le néophyte, est montré du doigt, au mieux ignoré, au pire jugé. Et pourtant les histoires de chacun ici peuvent devenir celles de chacun ailleurs. Accidents du travail, de la route, du quotidien, traumatisme émotionnel violent, maladie dégénérative, on est loin de penser que cela peut arriver chacun, à chaque instant, de façon complètement intempestive et incontrôlée, incontrôlable.

Roggenberg Psychiatric Hospital, Alsace - 2015

The bias of the report is to not show faces to respect the integrity of people and to tell stories of ends of life, to show the imprisonment sometimes forced, sometimes wanted.

Some have been there for many months, some have only been there for a few weeks, others have gone back and forth after a new schizophrenia, paranoia or whatever.

It is easy to imagine "follies" as notable differences between human beings. It is more difficult to imagine that a large majority of "internees" are interned as a result of violent psychological shock, illness or existential trauma, and that no one is immune to such consequences.

Man is afraid of the unknown, of difference. He looks at what he does not know close to disdain. His fear prevents him from being objective and inclined to a judgment of which he does not know the cause, except the fear of the unknown.

 

Psychotic – bipolar – schizophrenic – neurotic – paranoid – depressive. Words that are frightening, and for good reason, they are surrounded by mystery, by the unknown, which sometimes medicine itself fails to decipher, to understand, to contain. And the unknown, for ordinary mortals, for the neophyte, is pointed out, at best ignored, at worst judged. And yet the stories of everyone here can become the stories of everyone elsewhere. Accidents at work, on the road, in everyday life, violent emotional trauma, degenerative illness, we are far from thinking that this can happen to everyone, at every moment, in a completely untimely and uncontrolled, uncontrollable way.

bottom of page